16 janvier 2025

Mourir pour renaître

Quelle nuit ! Un rêve des plus improbables, un air d'opéra pour souligner le rêve, puis une dernière chanson pour relancer la bécane.

Nous, les intrépides

Je suis dans un cimetière. Jamais l'atmosphère d'un cimetière ne m'a paru aussi légère et joyeuse. J'y retrouve enfin la tombe de ma grande-tante Rose, et je m'adresse à elle. Je ressens sa présence, et nous nous réjouissons de tout ce que nous avons vécu. Nous célébrons aussi la vie qui se perpétue au-delà du voile.

Puis, je circule dans les allées et je vois des photos sur certaines tombes, qui en disent long sur la vie de certaines personnes. Je vois par exemple la photo d'une dame âgée excentrique, accompagnée d'un homme plus jeune, sans doute en mal de papiers. Il arbore un sourire un peu forcé, tandis que la dame âgée apparaît sur la photo avec un grand éclat de rire.

En voyant la photo, je me rends compte que la dame âgée a vécu heureuse, se moquant éperdument du regard des autres et de la bien-pensance. Et à ma grande surprise au réveil, je ris alors à gorge et à cœur déployés. En voilà une qui a profité de sa vie jusqu'au bout !

Tant de candeur, tant d'innocence, tant de témérité... Tant de mésaventures, tant d'extraits de comédie humaine, qui ne sont en réalité qu'un jeu ! Un jeu qui est censé être joyeux, festif, et que nous ferions mieux de célébrer à chaque instant de notre vie. Alors que je suis dans ce cimetière, je ressens que tous nos échecs, toutes nos désillusions, tous nos regrets sont à célébrer.

Tous nos manquements, tous nos ratés, deviennent nos plus belles expériences, nos plus grandes réussites. Nous avons vécu tout cela. Nous sommes allés jusque là dans l'insconscience, dans l'ombre, dans l'épais. Tout cela fait notre grandeur. Nous avons été capables d'endurer ça. Nous avons vécu les aventures les plus intrépides qu'on puisse imaginer dans la galaxie.

Je ressens une telle allégresse dans ce cimetière. Des présences invisibles sont là aussi. Je les entends et je les ressens. Il y a une telle joie ! De si grands éclats de rire ! Tout le monde rit des mésaventures de chacun ! Comme des retrouvailles, où les pires expériences deviennent tantôt des exploits, tantôt des sujets de dérision. L'autodérision et l'allégresse sont des sœurs jumelles, semble-t-il.

La vie est un jeu. Je l'ai oublié...

Les présences invisibles m'invitent alors à mourir au passé. Comme pour les mourants, lorsqu'il s'agit de quitter ce monde. Il ne s'agit pas de survivre lors de l'ascension, mais de suivre le mouvement imprimé.

Le mouvement intérieur est le même. Il faut lâcher la rive. Ne plus regarder en arrière. Il faut lâcher tous les regrets, tous les manquements, toutes les erreurs. Pour pouvoir renaître à la vie, il faut mourir au passé. Mourir aux attentes des autres aussi. Mourir pour renaître, tel un phénix.

message en musique au réveil à 5 h

Luciano Pavarotti - Joan sutherland : Libiamo - Opéra La traviata (G. Verdi)

Ce message en musique vient me rappeler que les seules choses qui comptent dans cette vie, ce sont l'amour et la célébration. La joie, quoi !

Paroles

Alfredo :

Buvons, buvons joyeusement <le vin> de ces coupes.
Que la beauté fleurisse,
Et que l'heure fugitive
S'enivre de volupté.
Buvons dans les doux frissons
Que suscite l'amour,
Puisque ces yeux tout-puissants
Percent le cœur.

Buvons ! l'amour, l'amour entre les coupes
Aura des baisers plus ardents.

Le chœur :

Ah ! buvons ! l'amour, l'amour entre les coupes
Aura des baisers plus ardents.

Violetta :

Parmi vous je saurai partager
Mes heures les plus joyeuses ;
Tout ce qui n'est pas plaisir,
Est folie dans le monde.
Amusons-nous ! rapide et fugace
Est le plaisir de l'amour.
C'est une fleur qui meurt - à peine est-elle née,
Et alors, on ne peut plus en jouir.
Réjouissons-nous !
De fervents et flatteurs accents
Nous y invitent.

Le chœur :

Ah ! Réjouissons-nous !
Les verres, les chansons
Et les rires embellissent la nuit ;
Que dans ce paradis
Nous retrouve le jour nouveau.

Violetta (à Alfredo) :

La vie est allégresse.

Alfredo (à Violetta) :

Quand on ne s'aime pas encore...

Violetta :

N'en parlez pas à qui l'ignore.

Alfredo :

C'est là mon destin.

Tous :

Ah ! Réjouissons-nous !
Les verres, les chansons
Et les rires embellissent la nuit ;
Que dans ce paradis
Nous retrouve le jour nouveau.

Et un dernier message en musique

Eh bien, j'ignorais l'existence même de cette chanson, avant de l'avoir entendue ce matin. Elle est issue de l'album "Made in Heaven", ça ne s'invente pas !